Cinéphilie

Publié le par mameriniak

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Muriel Robin et Mathieu Bompoint, respectivement comédienne et producteur du Paradis des Bêtes (sortie le 14 mars 2012), étaient à Strasbourg pour présenter ce premier film réalisé par Estelle Larrivaz.

Le Paradis des bêtes, c’est le nom de l’animalerie tenue par Dominique (Stefano Cassetti) et sa demi-sœur Stéphane (Muriel Robin). Un lieu important pour ce qu’il montre de ses propriétaires et pour la liberté financière, légale ou non, qu’il leur offre. Mais un lieu peu fréquenté par le film qui s’échappe assez vite vers les Alpes, en une poursuite à la fois concrète et fantasmatique.


Muriel Robin et Mathieu Bompoint se prêtent au jeu de la cinéphilie et réagissent aux films suivants.


 

L’ENFER (Claude Chabrol) :

Muriel Robin : Je n’ai rien à dire.

Mathieu Bompoint : La famille, forcément. C’est un thème qui a été très présent dans l’écriture. Je ne sais pas si Estelle a pensé à ça, forcément, c’est un film auquel on peut penser. La famille et le pétage de plombs.


FANNY ET ALEXANDRE (Ingmar Bergman)

Muriel Robin : Mmmmm… Je ne l’ai pas vu.

Mathieu Bompoint : C’est marrant parce que je n’aurais pas… Enfin, j’aurais pu penser à un film de Bergman, mais celui-là… Enfin, oui, c’est les films auxquels on pense sur les couples, il y a aussi les films de Cassavetes, Une femme sous influence… Enfin voilà, il y a des films très forts. Mais si je devais… Dans l’univers esthétique, étrangement, il y a un film qui revient souvent, c’est La nuit du chasseur.

CUT : C’était le suivant sur ma liste.


Mathieu Bompoint : Bon ben voilà ! Celui-là, évidemment elle y a pensé parce que la thématique de cette personne qui poursuit ces deux enfants, bon. Par contre, il y en a un auquel on ne pense pas, mais parce que c’était plus une recherche esthétique, c’est Morse. Je ne sais pas s’il était sur la liste, mais en tout cas, Morse a beaucoup influencé Estelle.


SHINING (Stanley Kubrick) :

Mathieu Bompoint : Je ne sais pas… Sur les enfants… Les couloirs d’hôtels. Oui… Je pense que c’est la force d’Estelle aussi, il y a tout ce travail impressionniste, c’est-à-dire, elle fait des références sans les souligner. C’est ce qui montre qu’il y a du cinéma, que c’est digéré et que ce n’est pas là pour faire ses preuves ou montrer qu’elle a vu, ou… Voilà. Je le vois comme ça, moi en tant que producteur, pour avoir suivi Estelle sur de nombreuses années d’écriture, où on est passés par des phases avec un scénario peut-être parfois encore plus « dark » que celui qui est dans le film au final.


LE BAL DES ACTRICES (Maiwen) :

CUT à Muriel Robin : Celui-là vous l’avez vu !

Muriel Robin : Ah mais alors je ne suis pas du tout bonne dans votre exercice, je ne sais même pas ce qu’il faut dire !

Mathieu Bompoint : Par rapport au Paradis des bêtes ?

CUT à Muriel Robin : Ou pas. J’y ai pensé parce que vous y êtes en fait.

Muriel Robin : Ah ben voilà ! C’est ce que ça m’évoque aussi.

Mathieu Bompoint : Des réalisatrices…

Muriel Robin : Des réalisatrices… Ce n’est pas un exercice pour moi, pas du tout ! Quand je n’y suis pas, je n’y suis pas, alors débrouillez-vous tous les deux ! Et puis ?


SEUL CONTRE TOUS (Gaspar Noé) :

Mathieu Bompoint : Ah ? Oui, la violence frontale assumée. Je pense pas aussi longue que dans le film de Gaspar Noé, mais voilà… Il y a un travail esthétique sur la lumière, aussi, je pense… Voilà, des points communs.

Muriel Robin : J’étais bonne, non ?

CUT : Moui, peut mieux faire…

Mathieu Bompoint à Muriel Robin : C’est ce que tu as dit à l’interview d’avant, tu as eu une longue phase…

Muriel Robin : …Où j’ai décroché. C’est mon côté Gabin, il n’allait pas au cinéma, il disait : il n’y a pas besoin d’aller au cinéma pour être un bon acteur. Je ne suis pas complètement d’accord, mais j’ai pris beaucoup de retard donc là, je ne me sens pas très-très bien ! J’assume ; mais. De toute façon, je peux aussi dire que je pense que même si j’avais vu tous ces films, je les ai peut-être vus, mais j’oublie. J’ai un vrai problème avec ça. Je me souviens qu’au Conservatoire, avec Michel Bouquet, on est restés trois mois sur Andromaque –ma première année de Conservatoire–, et en trois mois on a le temps, quand même, de s’attacher aux personnages et de savoir. Eh bien l’année d’après, six mois après, je ne savais déjà plus le nom des personnages de la pièce et je ne savais plus de quoi elle parle. C’est-à-dire que je ne mémorise pas. Ça m’intéresse sur l’instant, mais il y a des livres que j’achète trois fois : j’oublie que je les ai lus. J’ai un peu ça aussi avec les films. Enfin, ceux-là, je crois que je ne les ai pas vus.


Propos recueillis par Jenny Ulrich

 

 

Publié dans Interview

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